J'ai écris des choses effroyables,
pure haine accumulée au travers du temps
qui dans son rythme insoutenable m'a offert un présent,
inestimable, ma colère, mon indifférence, mon détachement.
J'étais intouchable.
J'appelais la mort par son prénom,
la provoquais inlassablement, par substance et raison,
J'écrivais ses lettres, la désirais dans mon lit
pour que chaque nuit soit la dernière,
et pouvoir m'envoler loin de cette terre.
Je n'ai été que vengeance,
et de manière hautaine j'ai observé les autres,
capables de les détruire avec de simples mots.
J'ai ce pouvoir sur toi aujourd'hui, mais là, j'ai peur,
de te faire du mal sans le vouloir.
Tu viens de tout détruire. Je suis brisé.
J'ai toujours imaginé ma chute vers l'Acheron,
et mes envies de sang contre toute personne,
tentant de m'aider à me relever.
Je me suis toujours estimé démon,
apparenté à Lucifer, sa gloire, son renom.
Arborant un sourire et une panoplie de masques,
pour mieux détruire les images néfastes.
Le masque se brise, j'existe à nouveau.
Je me sens si vulnérable, et je me méprise pour ça.
Mais je me sens vivre dans tes yeux. J'ai mon coeur qui bat.
Je déteste cette faiblesse qui m'empare quand tu m'embrasses,
l'attente éternelle de ces moments où je suis en toi.
Ces griffures sur ma chair, douloureuses mémoires des stigmates de ma tristesse,
que tu as encore du mal à effacer.
Je ne te cache pas ma colère envers toi,
de m'avoir fais perdre ma puissance d'autrefois.
Je vis chaque jour avec la peur de te perdre,
mais je souhaite mourir plus qu'avant, mourir pour toi.
Je t'aime trop, tu dois dorénavant me tuer,
avant que je ne détruise tout, avant que ma folie ne me regagne,
remet moi mon masque avant de me tourner le dos,
laisse moi regagner l'Eden de mes enfers,
et devenir souvenir, puis ombre.
Je préfère te mentir, plutôt que de te le dire.
Je le sussurre pourtant à chaque seconde. Je n'ai pas envie de te perdre.
Tu fais partie de moi. Je t'en prie, tue-moi.
Je n'ai pas le droit de croire en ce rêve. Et pourtant, je baigne dedans.
Je crois que finalement, je me dois de l'écrire. J'ai l'impression de signer le livre des morts de mon sang.
Et de m'envoler avec toi parmi les anges sans ailes, et chérubins sans nom.
Je t'aime.