Ju' Premiers écrits
Nombre de messages : 22 Age : 111 Localisation : Fce Humeur : Je ne sais pas encore, je viens de me lever. Détendue je suppose. Date d'inscription : 16/04/2008
| Sujet: Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... :) Jeu 24 Avr - 19:40 | |
| c'est parti....
Suicide Immobilier en bord de Mer
Ça sentait la terre. Pas la première couche, celle du dessous, humide. Martinien emplit ses narines de cette odeur et remarqua la machine, il jouait avec des modèles réduits de celle-là petit. Elle roulait sur le terrain pour l’aplanir. Martinien se demanda ce à quoi pouvait bien penser l’homme qui conduisait la chargeuse. A sa femme et ses enfants ? A sa maîtresse ? A la mer en face ? Ou simplement à son boulot parce qu’il n’avait rien d’autre à quoi penser ? Martinien tourna la tête vers la mer. Le soleil l’illuminait, elle scintillait, superbe. Quelques bateaux, un cargo. Les îles du Frioul au milieu, le port et ses grues. L’eau éblouissante et bleue par endroit. Qu’elle était chanceuse Trinité d’habiter là ! Elle ne s’en rendait pas compte, blasée. Il jeta un œil aux maisons alentour. Toutes plus ou moins semblables, plus ou moins moches. Et la belle maison de Trinité tout à l’avant, isolée, regardant la mer. Comme si elle avait le monopole d’un plongeoir, la colline, et qu’elle était prête à sauter dans l’eau. D’ailleurs, c’était certainement ce qu’elle s'apprêtait à faire en glissant du terrain, en se fissurant de toute part. Trinité en parlait souvent de sa maison qui se cassait la gueule. Mais avec désinvolture : Elle n’y habiterait plus quand le moment arrivera, ça ne la concernait pas. Ses parents si. Sur le terrain aplati ils allaient construire un immeuble. Aussi hideux que ceux d’en bas, ceux de l’ancien marais. Trinité disait que ces horreurs aussi finiraient par se fendre de part en part : le terrain n’était pas moins argileux et plus stable que celui de sa propre maison. Martinien dit bonjour à une vieille voisine sortie de sa maison. Elle regardait la mer, près de lui. Une vieille au regard heureux. Trinité lui envoyait souvent des photos de la mer, des îles, des bateaux, des grues sur l’eau aux couleurs changeantes. Elle les prenait de sa chambre. Quelques fois, lorsqu’elle acceptait de jouer la sociable, elle l’autorisait à venir chez elle. Quand il venait seul comme ça, il examinait un peu les fissures de la grande maison suicidaire puis il s’asseyait avec son amie sur son balcon avec une bouteille d’alcool. Et ils restaient là, une bonne partie de la journée et de la nuit. Ils regardaient la mer, les variations de lumières du soleil et leurs conséquences sur les teintes maritimes. Ils échangeaient quelques paroles, buvaient un peu pour émoustiller leurs sens pour voir encore de nouvelles choses invisibles l’instant d’avant. Au milieu de la nuit, quand tout avait disparu, que leurs yeux se fermaient seuls et leurs bouches pâteuses étaient incapables de tenir un propos cohérent, ils rentraient dans la chambre de Trinité et se couchaient dans son grand lit. De temps en temps ils faisaient l’amour, le plus souvent ils s’endormaient tout de suite, espacés l’un de l’autre. Martinien s’éveillait collé contre elle et la regardait un peu, un instant. On n’aurait pas cru voir une sudiste avec son teint pâle. Finalement il s’échappait silencieusement en laissant un bouquet d'oeillet pour la mère de Trinité. L’été il passait par la « case-plage » avant de rentrer chez lui. L’eau qu’ils avaient contemplé des heures durant glissait sur son corps et il songeait à la maison. Quand elle tomberait, tout changerait. Ce serait la fin de ses rêves nocturnes, de leurs discussions sérieuses et de leurs délicieuses nuits d’observation. Trinité portait le nom de sa maison. Ou l’inverse. Martinien disait alors qu’il avait un besoin immense des deux. Sans l’une il ne pourrait pas avoir l’autre et admirer la vue. Mais Trinité était comme son homonyme, elle se fissurait, elle était sur le point de flancher. Ses yeux cernés se creusaient encore plus tous les jours, ses paroles se faisaient de plus en plus vides et ses invitations très rares. Ce jour-là, ça faisait bien 6 mois qu’elle ne l’avait plus accepté chez elle. Il la voyait se détériorer jour après jour et c’était terrifiant. Il avait dû insister gravement cette fois-là pour obtenir son accord. Avait-elle des soucis ? Elle savait qu’elle pouvait tout lui dire, alors pourquoi pas ce soir, sur son balcon ? Elle avait hoché la tête sombrement. Quelque chose l’affectait, mais quoi ? La vieille femme près de lui poussa un râle de béatitude, la mer était bleue au fond et turquoise devant. Merveille. Un bateau au loin semblait s’enfoncer dans l’eau. La ligne d’horizon était argentée. Fantastique vue. Les parents de Trinité étaient absents ce jour. Martinien serra la bouteille de champagne contre son torse et sourit à la vieille. Elle était belle avec ses dents en moins, sa teinture violette et ses yeux noirs-heureux. Elle déposa une bise sur sa joue et s’enfuit, telle une gamine. Martinien porta la main à sa joue et avisa le départ du conducteur de chargeuse : le bonhomme s’extirpa de sa cabine et porta son mobile à l’oreille. Il avait une voix grave et un timbre vulgaire tout en tenant des insanités. Un marcel blanc-sale et un anneau à l’oreille. Trinité l’aurait haï de jeter ce sachet plastique par terre. Martinien le trouva sympathique. Il vivait dans sa bulle. Martinien dirigea ses pas vers la Trinité, elle avait l’air fragile sur son plongeoir. Son estomac se noua. Il entra par la fenêtre, débarqua dans la chambre des parents. Parfaitement ordonnés. Dans le salon il remarqua de nouveaux tableaux, pas les nouvelles fissures. A l’étage Trinité l’attendait, sur son balcon, enveloppée dans une couverture, elle avait froid et son regard était comme un bateau sur le point de chavirer, une tempête rétinale. Il la prit dans ses bras en lui demandant quels étaient ses malheurs. Elle lui avoua d’un ton de désespoir la raison de ses tourments : Elle l’aimait. Il sentit le monde s'effondrer sous ses chaussures. Ce ne fut pas seulement cérébral, la maison plongea dans l’eau en même temps que son paronyme se jetait à l’eau dans un suicide immobilier. Martinien était tellement sonné par la nouvelle que même l’impact avec le sol puis les débris qui le recouvrirent n’atténuèrent pas sa stupeur. Trinité s’écroulait.
Dernière édition par Ju' le Dim 4 Mai - 9:49, édité 3 fois | |
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Kazak Premiers écrits
Nombre de messages : 60 Age : 32 Localisation : Dans le fin fond de mon oreiller... Humeur : Joyeuse Date d'inscription : 14/04/2008
| Sujet: Re: Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... :) Jeu 24 Avr - 19:46 | |
| Très surprenant comme texte. On va dire que le sujet est imprévisible, mais c'est un charmant texte. La chute était inattendu, mais bien "constituée", si je peux dire ça comme ça. En gros, j'ai aimé ! Vivement les prochains textes ! | |
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Malicia Administrateur
Nombre de messages : 613 Age : 34 Localisation : Un coin perdu entre rêve et magie, dont la frontière côtoie celle de la folie... Humeur : Créative Date d'inscription : 14/04/2008
| Sujet: Re: Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... :) Jeu 24 Avr - 19:53 | |
| J'ai bien aimé C'est assez bien écrit Oui, vivement d'autres textes PS : J'ai modéré en rouge et en gras concernant ta couleur d'écriture, juste à la suite de ton texte | |
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Ju' Premiers écrits
Nombre de messages : 22 Age : 111 Localisation : Fce Humeur : Je ne sais pas encore, je viens de me lever. Détendue je suppose. Date d'inscription : 16/04/2008
| Sujet: Re: Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... :) Jeu 24 Avr - 20:05 | |
| je l'ai remis en noir... | |
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Au-temps-thique Jeune talent
Nombre de messages : 73 Age : 30 Localisation : Là où tout devient songe Humeur : de peintre Date d'inscription : 16/04/2008
| Sujet: Re: Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... :) Jeu 24 Avr - 20:12 | |
| Je n'ai pas bien compris le texte Alors sans doute je suis fatiguée On dirait ça hein Et je n'ai pas non plus compris le titre ... Donc je pense que je le relirais demain, voir si ça s'éclaire dans ma tête | |
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Ju' Premiers écrits
Nombre de messages : 22 Age : 111 Localisation : Fce Humeur : Je ne sais pas encore, je viens de me lever. Détendue je suppose. Date d'inscription : 16/04/2008
| Sujet: Re: Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... :) Jeu 24 Avr - 20:14 | |
| Il parait qu'il est bizarre... mais tu sais pourquoi je l'aime tant? c'est la sensation quand je l'ai eu fini c'est tout... après je crois qu'il n'y a que moi qui l'aime xD mais... ça me suffit amplement ^^ | |
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Malicia Administrateur
Nombre de messages : 613 Age : 34 Localisation : Un coin perdu entre rêve et magie, dont la frontière côtoie celle de la folie... Humeur : Créative Date d'inscription : 14/04/2008
| Sujet: Re: Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... :) Dim 4 Mai - 1:25 | |
| EDITION - REVEIL GENERAL / SUJET : Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... PAR : Ju'Eh bien ? Où êtes-vous, tous ? S'il vous plaît, je demanderai aux membres qui le veulent bien de ne pas délaisser un sujet. Que vous aimiez ou non, donnez votre avis L'auteur est ici pour cela ! Merci d'avance. | |
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miswrite Confirmé
Nombre de messages : 157 Age : 35 Localisation : Entre un Dieu et un Monde, l'amour me tient en laisse... Humeur : Americanobelgissime ! :D Date d'inscription : 18/04/2008
| Sujet: Re: Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... :) Dim 4 Mai - 9:05 | |
| "Trinité en parlait souvent de sa maison qui se cassait la gueule. Mais avec désinvolture : Elle n’y habiterait plus quand le moment arrivera, ça le la concernait pas. " Petite faute de frappe et je pense que tu pourrais lier les deux phrases d'une certaine facon, comme ca c'est pas tres grammatical... "Il la voyait se détériorer jour après jour et c’était terrifiant." Je pense que le mot "terrifiant" gene un peu ici... C'est le seul passage ou j'aurais aime que tu en rajoutes un peu sur sa "deterioration", ne serait-ce qu'un petit caractere descriptif de plus... J'ai absolument adore !!! J'aime beaucoup tes descriptions, les tournures sont imprevisibles et geniales... Le personnage de Trinite est tellement interessant ! En fait, je pense que tu aurais meme pu en rajouter ... mais pas trop qd meme, pour garder tous son mystere ^^. J'adore la petite vieille aussi !! Elle a l'air de servir a rien au depart, mais en fait, je trouve qu'elle fait office de mise en abime ... un peu inversee. Peut-etre que certains passages ne sont pas tout-a-fait clairs, mais a part ca c'est super !! Quel talent ! | |
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| Sujet: Re: Je ne sais pas si ce sont réellement des sentiments... Mais j'aime beaucoup cette nouvelle là... :) | |
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