Evasion,

Merci à Justine- Lunastrelle- pour l'écrit de départ,

Hé bien, pour tout te dire Franck, j'ai lu, relu et rerelu ce poème...
Et je ne sais toujours pas quoi en penser...Il me laisse perplexe je crois.
J'aime beaucoup cette métaphore filée, j'aime bien le sens...Et pourtant, il y a quelque chose qui me turlupine...
A retravailler peut être encore un peu?

Oui, je sais, je dois recompter et le rendre plus fluide. Je l'ai voulu homométrique (je n'y arrive pas) et ce n'est peut-être pas la meilleurs idée que j'ai eue. Au départ, les vers étaient de longueurs différentes.
Sinon, si tu trouves ce qui cloche, n'hésite pas.

homométrique? En effet, il y a encore un p'tit peu de travail...

Tu pouvais aussi laisser de longuers différentes je pense, mais tout dépend de ce que tu veux dégager de ton poème...J'imagine que si tu as voulu changer la forme, c'est parce que l'ancienne ne te convenait pas?

En fait, je crois que c'est la première strophe qui me perturbe...Ce n'est pas assez fluide et c'est peut être pas assez naturel? (est-ce le mot que je voulais, je ne sais pas). Et peut aussi quelque probleme de compréhension...


"Et de cette image grisée que je vois,
Aucun reflet mais c’est de tout mon être,
Vivant, que sur la durée je te perçois."


Une question se pose tout à coup dans ma tête...Dans quelles circonstances as-tu donc écris ce poème? Si ce n'est pas indiscret bien sûr, mais j'ai une forte impression que tu t'es un peu forcé à écrire ça...

Est-ce que je suis trop critiquante??? Après tout, j'suis pas non plus la meilleure en poésie....

Non, j'apprécie ton intervention.
Grisée est soit la buée qui sur la vitre recouvre la pleine lune, soit mon reflet, dépoli par le temps ou par cette même buée sur la vitre.
Première strophe, la pleine lune bien-sûr.
Quant aux conditions qui m'ont amené à l'écrire? Un poème hermétique et l'idée était aussi mienne et me plaisait. J'ai donc voulu enfin la coucher sur l'écran et de rajouter ce gris qui envahit tel le brouillard de novembre. J'ai toujours eu envie de le changer encore pour... mais on ne sait jamais.

Le premier était:

Translunaire,

Je regarde par la fenêtre,
Et déjà tu remplis ma nuit,
Car entière, je t'ai vue apparaître.

Et ce soir ma voix s'enfuit,
Vers ce monde des mots,
Qui révèle qui je suis.

Mais la vitre retient ce flot.
Ces mots qui, piégés par le froid,
S'étalent en petites gouttes d'eau.

Et de cette image grisée que je vois,
Aucun reflet mais de tout mon être,
C'est sur la durée que je te perçois.

novembre 2007

Et pour la métrique, je n'arrive pas à compter car je le lis comme nous parlons. Pour moi, la métrique des pieds encore en usage est surannée. J'en ai déjà parlé dans mon avant-dernier message Julie & Franck - Si j'avais des ailes - et pour moi, c'est un très gros pb.

C'est étrange ce problème pour les mètres...J'ai bien lu tes remarques dans ton autre poème, mais, je ne vois pas trop ce que tu leur reproches...La langue orale française mâche tout et supprime tous les fins de mots, ce qui rend du coup difficile de retranscrire à l'écrit...Et surtout en poésie...Puisque la poésie est musicale, qu'elle est lue attentivement...si nous on dit les mots "à l'arrache" c'est parce qu'on veut aller plus vite.
En poésie, quel besoin?
Trouves-tu que c'est démodé à notre époque de continuer à faire des alexandrins, des décasyllabes et autres? Moi au contraire, je trouve qu'on en fait plus assez =D


Pour revenir à ton poème, oui, nous nous sommes légérement égarés...
Je préfère nettement le premier que tu as écris, celui de novembre 2007. Bon, encore, bien sûr, un peu de travail à faire dessus pour l'améliorer (mais quel écrit est réellement fini?)...Parce que tu sais des fois, tous les termes poétiques accollés les uns aux autres ne rendent plus rien au final. Donc autant rester dans le sobre, qui peut faire la beauté de ta poésie.

Voilà voilà, mon humble point de vue...

Oui, la langue française absorbe la fin des mots. Mais alors pourquoi admettre encor' et non ceux qui existent maintenant? Doit-on s'arrêter à il y a maintenant 150 ans?
Quant aux formes, alexandrins et cie, j'ai cru comprendre que les poèmes étaient chantés et s'accompagnaient de musique. Alors que depuis quelques temps, ils sont plus devenus reflexions intérieures et leur ancien rôle est désormais confié à ce qu'on appelle chanson.
Pour moi, le plus important est d'écrire comme je parle car je m'adresse à mes pairs et aussi, dans un français correct, car je m'adresse aussi à mes pairs.
Et puis, et même !

Mmmmmouais....
Pas convaincue la Mademoiselle K...

Mademoiselle K a écrit:

Pas convaincue la Mademoiselle K...

Euh ben moi non plus en fait! Je le voulais en 11 et je compte les e, en revanche je fais les liaisons. Copie à revoir! Pouah!

La dernière strophe me gène,je prèfère la version de novembre 2007^^
Mademoiselle K,compter les pieds peut parfois faire perdre de son sens à un texte (pas toujours mais bon) et ça en deviens vite trop...classique. D'accord c'étais beau il y a un siècle mais là ça en deviens ringard et bien trop commun. Il faut penser à innover d'ailleurs les nouveaux poètes n'écrivent pas en alexandrin et cie,certains osent même la prose (Saint John Perse)

Moi j'aime beaucoup ton poème franck. Ce donner des contraintes peut avoir beaucoup de bon je pense.
Je préfère la première version, et puis c'est un sonnet, je trouve que ça change un peu, à l'heure actuelle j'ai l'impression de ne voir que des poèmes soit sans vraiment aucune contrainte, pas de strophe régulière, voir pas de strophe du tout ou bien des poèmes très classique 4, 4, 4, 4 ... ou autre...
Enfin bref...
Et pour donner mon opinion sur le débat "classique, ringard, bien trop commun" je dirais que l'on peut se poser une question :

N'était-ce pas très original et je dirais même presque hors norme de faire un poème en vers totalement libre au siècle disont...de Victor Hugo ? S'ils ne contaient pas les pieds, les poètes organisaient au moins leur vers en strophe, et ceux de façon très classique. Je crois que les poème en vers libres ne sont apparus qu'à partir des poètes de la résistance (enfin, ceci est une totale suggestion, très, très vague !^^ Donc enfait pour être sur de pas se tromper on va dire qu'ils sont apparus sur le tard). Donc ne serait-ce pas une preuve d'originalité de se fixer des contraintes à l'heure actuelle ???

Moi je pense qu'il n'y a pas de solution miracle. J'aime écrire "tout d'un jet", sans compter, sans trop réfléchir, avec ma seule bonne intuition, et bien sur mon inspiration et sans trop retravailler mes textes ; et puis de temps en temps j'aime bien me dire, je vais écrire un poème de construction 4, 4, 3, 3 et en alternant des vers de 12 et de 8 pieds. (Je prends cet exemple là, car c'est comme ça que j'ai construit mon dernier poème, que j'ai d'ailleur posté dans la catégorie "nature" !!!)

Bon je finirais sur un "chacun son style, chacun ses goûts" !!!

Merci de ton commentaire ma petite Los.
Oui, je l'ai voulu structuré. Il n'est pas exactement un sonnet ( habituellement je les définis par le mot "étourneau" , oui, oui, l'oiseau! )
Cependant cette structure se veut comparable - ici, quatre strophes de trois vers, quatre tercets donc, où les rimes se suivent et se répondent. Les deux rimes de la strophe suivante retrouvent un vers de la strophe précédente et de même pour repartir car la première strophe reprend de la même façon celle de la dernière - fenêtre, apparaître, être - ou - être, fenêtre, apparaître... en toute connaissance!
Maintenant pour la longueur... nous dirons que c'est du classique moderne et si la première version n'est pas vraiment ce que je voulais, celle que je présente en premier message n'est peut-être pas la bonne non plus. Copie à revoir donc!

Euh...tu pourrais nous expliquer ta thèse sur l'étourneau ???
Quand je disais "première version" je pensais "première version postée".

l0s a écrit:

Euh...tu pourrais nous expliquer ta thèse sur l'étourneau ???

quel est le synonyme d'étourneau?

Et quant aux versions...pfff? Je ne sais pas. Tantôt je préfère l'une, tantôt c'est l'autre.

Et pour revenir sur cette dernière strophe,
@Nécro et @ MissK: l'image est simple. Evidemment, la pleine lune derrière la vitre, lune à laquelle je m'adresse et comme je parle et que le verre est froid, un voile de buée vient recouvrir le carreau. Aussi l'image de la lune s'estompe, elle devient dépolie, grise, tout comme l'image de mon reflet qui se ternit par la même occasion. Lune: immortelle muse de la mélancolie...
Aussi deux images superposées qui disparaissent petit à petit et pourtant je les espère pérennes car vivant. Un être vivant, être encore vivant, espèrer encore dans l'avenir, cette durée du temps qu'il perçoit. Ce temps qui pourtant efface progressivement et donc, cette image grisée traduit aussi cette vie qui s'estompe dans l'âge, un peu comme les cheveux...

Et donc, je pense que cet écrit est complet et je ne crois pas que je le modifirai.

Edit du 11/12:

Toutefois la structure des rimes était aussi pour créer une boucle, une reprise tel:

Évasion,

Songeur, je regarde par la fenêtre,
Te voilà et déjà tu remplis ma nuit,
Car entière je te vois apparaître.

Aussi ce soir je sens ma voix qui s'enfuit,
Respiration qui vers ce monde des mots,
Révèlera cet être humain que je suis.

Mais sur cette vitre qui retient ce flot,
Ce sont mes mots qui tous piégés par ce froid,
Vont s'étaler en petites gouttes d'eau.

Et de cette image grisée que je vois,
Aucun reflet mais c’est de tout mon être,
Vivant, que sur la durée je te perçois.

car

Songeur, je regarde...

Evasion! (ou?, c'est selon.)