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 Je n'aimais pas la neige.

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impoliment-songe
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impoliment-songe


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MessageSujet: Je n'aimais pas la neige.   Je n'aimais pas la neige. EmptyJeu 24 Avr - 13:11

J'ai besoin de vous pour m'aider à améliorer ce texte. En fait y'a un concours d'écriture dans ma région. Il faut envoyer une nouvelle sur le thème de la neige et on peut être publié dans un journal si on est choisi (bon éventuellement y'a aussi pas mal d'argent à gagner xD).
Donc problème de syntaxe, d'orthographe, de compréhension.. N'hésitez pas !
Si vous trouvez ça lourd, ou ennuyeux.. Toutes les critiques sont les bienvenues !
Merci d'avance ^^



.......Je n’aimais pas la neige. Je la trouvais fade comme un garçon sans conversation, froide comme une vieille femme aigrie, gênante comme un enfant capricieux, pesante comme une adolescente prépubaire jouant la femme, lointaine et indifférente comme un homme qui croit tout savoir. En bref, détestable. Elle m’énervait. Je me revois, dans mon salon, en plein mois de décembre, quelques années en arrière…

.......Après les informations nationales présentées sur un ton monocorde par une journaliste dont les yeux couleur pluie tombaient sur ses pommettes faussement rosées, c’était l’heure de la météo. Un autre journaliste au crâne dégarni apparaissait alors sur fond de carte géographique et nous annonçait avec un grand sourire qu’arrivaient enfin les premières chutes de neige de la saison. Oubliés alors les déchirements politiques en Amérique ; évaporées les inondations dans le nord de la France ; volatilisée la nouvelle famine en Afrique ; délaissé le mystérieux tueur en série d’Allemagne. Le monde ne tournait plus qu’autour des trois pathétiques flocons qui tomberaient du ciel le lendemain matin. Je trouvais cela tellement absurde que ces quelques mots prononcés suffisent finalement à émerveiller la Terre entière, ou bien à ce que la Terre entière se complaise à faire semblant de l’être…
.......Chez moi aussi, ces paroles avaient l’effet d’une bombe : mon père se levait brusquement du canapé sur lequel il était avachi une seconde auparavant et s’empressait d’appeler mon oncle pour préparer une « sortie ski » tandis que ma petite sœur lui courait après en criant qu’elle voulait faire de la luge, ma grande sœur regardait à travers la fenêtre avec un air rêveur et ma mère était ravie d’avoir enfin une bonne excuse pour s’acheter le manteau fourré qu’elle avait repéré depuis un moment. En bref, tout le monde y trouvait son compte, sauf moi.
.......Après avoir passé une nuit à appréhender une journée que je devinais longue et fatigante, je me levais, comme chaque jour, pour aller à l’école. J’étais encore au collège, à cette époque. Je me refusais toujours, ces matins-là, à ouvrir les rideaux. J’espérais bêtement que peut-être les prévisions se seraient avérées fausse, même si je savais déjà, à entendre dans la chambre d’à côté les sautillements et autres applaudissements de ma petite sœur, que l’homme au crâne dégarni ne s’était malheureusement pas trompé. Je me trouvais alors obligée d’enfiler trois couches de pulls plus irritants les uns que les autres, de mettre des sortes de bottes de montagne d’une mocheté incomparable – je m’en souviens encore – et d’enrouler une écharpe qui rendait mes cheveux électriques autour du cou. Je sortais ensuite, contrainte et forcée, sous l’intempérie et soupirais de voir tant de blanc sur les toits. Le vent me fouettait et certains flocons de neige me tombaient dans les yeux. J’avais froid comme jamais, faim de n’avoir pas eu le cœur à manger au petit déjeuner et j’étais fatiguée d’avoir mal dormi. Mes cheveux me collaient à la peau, je n’arrivais plus à empêcher mes dents de claquer, mes doigts étaient rouges et semblaient ne plus vouloir se plier, mon ventre noué ne cessait de faire des bruits inquiétants et mes pieds étaient lourds comme du plomb. En plus, ils traînaient dans cette neige bien vite transformée en bouillie grisâtre qui éclaboussait et tâchait mon pantalon. Je me sentais moche et grosse, petite et insignifiante, mal à l’aise. Chaque pas qui m’éloignaient de ma couette me donnait envie de pleurer et à chaque mètre je devais faire un effort considérable pour me convaincre que ce cauchemar finirait à un moment ou un autre.
.......Par contre, pour les gens autour de moi, ce n’était pas la même chose. Je me souviens en effet très nettement de ce sentiment de solitude, de cette certitude qui m’envahissait et me disait que personne ne me comprenait. J’étais la fille qui n’aimait pas la neige. En passant devant l’école maternelle, on remarquait les mères qui regardaient avec émerveillement leurs enfants, cachés sous des bonnets ridiculement colorés, qui essayaient d’attraper les flocons avec la langue. Les amoureux marchaient collés l’un contre l’autre, un air de tendresse niaise sur le visage, traçant leur chemin de leurs empreintes de pas mélangés. Même les chiens s’amusaient à se rouler dans les talus ou à creuser des trous pour dénicher un bâton, provocant ainsi les rires de leurs vieux propriétaires. Le bonheur était partout. Et cette surcharge d’énergie positive confrontée à mon mal-être passager me donnait tout simplement la nausée.
.......Au collège, la bonne humeur générale était belle et bien présente. Mais pourquoi tout le monde se sentait-il obligé d’être heureux ? Pourquoi les pulls des autres ne les grattaient-ils pas ? Pourquoi n’avaient-ils pas honte de leurs énormes bottes et de leurs vieilles doudounes usées qui les faisaient ressemblaient à des boules de bowling sur pattes ? Etaient-ils tous immunisés contre le froid ? Tout cela était pour moi aussi incompréhensible qu’inexplicable et encore une fois je me sentais à part.
.......En cours, au moins, j’étais au chaud - bien que j’aurais payé cher pour me trouver à l’extérieur quand chaque professeur ne pouvait s’empêcher de faire une réflexion joyeuse sur le temps. Seul l’un d’entre eux semblait ne pas apprécier plus que ça la météo du moment. Il s’agissait d’un homme divorcé, alcoolique soupçonné et surnommé « Gollum » à cause de sa démarche - vous savez comme les adolescents peuvent être cruels. C’est pourquoi le fait que son point de vue se rapproche du mien n’était pas pour me rassurer. De plus, travailler un jour d’enneigement n’était pas des choses les plus agréables. Les élèves étaient tous surexcités et à leurs bavardages s’ajoutaient le bruit lourd des Moon boots sur le carrelage et le crissement insupportable des anoraks contre les chaises. Les allées des salles étaient pleines de boue et de brindilles. Les tables se retrouvaient souvent mouillées, et mes cahiers avec. L’encre se dissipait sous l’eau et tâchait mes mains qui elles-mêmes tâchaient ma première couche de pull. Ca, par contre, je m’en fichais. Je priais même pour que les tâches soient indélébiles et, par conséquent, le pull irrécupérable.
.......Puis venait l’heure des récréations. Récréations pendant lesquelles mes camarades bien aimés poussaient des cris sauvages en s’envoyant des boules de neige ramassée en hâte sur la première marche qui leur passait sous la main. Tout au long de la journée, la cour ressemblait de plus en plus à un champ de bataille. Je restais seule dans la salle de classe à me lamenter sur mon sort et à maudire le monde entier.
.......Et le soleil invisible continuait de se décaler vers l’ouest et la neige continuait de tomber sur mes épaules sur lesquelles elle pesait pourtant déjà beaucoup. Je finissais ma journée dans l’état, décuplé, où je l’avais commencée. Je rentrais, bien décidée à ne plus jamais sortir de chez moi avant le printemps. J’avançais vite, faisant balancer mes livres noyés dans mon cartable trempé. La tête enfoncée dans mon écharpe, je distinguais tout de même les messages que quelques « rigolos » avaient écrit en grattant la neige sur les pare-brises des voitures. Perdue dans la multitude de signatures et autres déclarations d’amour, une phrase, à côté de laquelle était dessiné un sourire, m’avait frappée comme un coup en pleine figure : «Comment ne pas aimer la neige ? »
.......Je m’étais arrêté au milieu du trottoir. C’était vrai, comment pouvait-on ne pas l’aimer ? Comme était-ce possible de haïr le bonheur ? Qui étais-je pour passer une journée entière à me plaindre ? Pour me moquer des gens heureux ? Etait-ce moi, finalement, cette vieille femme aigrie, cet enfant capricieux et cet homme qui croyait tout savoir ? J’enlaidissais le monde de ma mauvais humeur tout comme la neige enlaidissait mon propre monde. Je me rendais compte que moi aussi, j’étais comme elle, froide, fade, gênante, lointaine... J’étais détestable.

.......Aujourd’hui, il neige, et je m’aime un peu plus.


.......
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Mademoiselle K
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MessageSujet: Re: Je n'aimais pas la neige.   Je n'aimais pas la neige. EmptyDim 27 Avr - 13:58

Elle adore.
Ce texte est rafraichissant, fluide. On sourit de tendresse dans tes descriptions. Oui c'est superbe.

M.K
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Julie
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Julie


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MessageSujet: Re: Je n'aimais pas la neige.   Je n'aimais pas la neige. EmptyDim 27 Avr - 18:40

Mouhaha, je m'y colle, j'vais jouer les emmerdeuses Je n'aimais pas la neige. 697434

Quelques petites fautes d'orthographe :
- Prévisions fausseS
- Je m'étais arrêtéE
- qui les faisaient ressemblER

J'ai eu des petits soucis avec certains accords, mais là, j'crois que c'est moi qui délire sûrement, ça dépend de ce que tu veux dire: J'aurais mis plutôt "un air de tendresse niais" (j'aurais accordé plus volontier avec l'air qu'avec la tendresse), "empreintes de pas mélangées", "boules de neige ramassées"...

Deux trois endroits où ça me fait un peu bizarre :
- "la neige continuait de tomber sur mes épaules sur lesquelles elle pesait pourtant déjà beaucoup". (J'comprends pas trop le "pourtant")
- "Je finissais ma journée dans l’état, décuplé, où je l’avais commencée." ("l'état décuplé" me gêne)
- "bruit lourd" (sourd?)
- "livres noyés dans mon cartable trempé." (Ca fait un peu répétition, mais après tout, ça peut tout aussi bien se justifier)

Bon, après, c'est juste que j'ai un peu tiqué sur ces détails là, rien d'grave, loin de là ^^.

En fait, j'ai trouvé ça tout simplement génial Razz . Ca se lit vraiment bien, j'ai littéralement adoré. Le retournement à la fin est magnifique. C'est vraiment bien mené. Je suis sous l'charme Very Happy
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MessageSujet: Re: Je n'aimais pas la neige.   Je n'aimais pas la neige. EmptyDim 27 Avr - 19:31

Merci beaucoup Mademoiselle K, ça me fait vraiment plaisir d'autant plus que je me suis un peu forcée, du moins au départ, pour l'écrire. Contente que ça ne se ressente pas !! =)

Julie :
J'avais remarqué les fautes d'orthographes en relisant mais j'ai pas édité ici v_v
Pour les accords qui t'ont dérangés, je comprends ce que tu veux dire. Mais les deux solutions sont possibles à chaque fois et j'ai laissé les accords selon les mots que je voulais mettre en valeur. Je les concevais plus comme ça que comme tu les verrais. Mais c'est vrai que ça dérange beaucoup de gens qui pensent comme toi.. Mais je crois que je vais les laisser tels quels =)
Et tu as raison j'ai été un peu maladroite pour certaines phrases. C'est pas toujours facile pour moi d'écrire ce que je veux dire >.<

Je suis contente que la fin te plaise. En fait je trouvais que cette fille était un peu trop chiante au bout d'un moment alors je voulais trouver une fin qui l'expliquerait et l'excuserait.
^^

Par contre, le texte est déjà envoyé (et oui je m'y suis pris au dernier moment pour participer).

Very Happy
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MessageSujet: Re: Je n'aimais pas la neige.   Je n'aimais pas la neige. EmptyMer 30 Avr - 23:48

J'adore!^^
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MessageSujet: Re: Je n'aimais pas la neige.   Je n'aimais pas la neige. EmptyJeu 1 Mai - 1:01

Merci ! ^^
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MessageSujet: Re: Je n'aimais pas la neige.   Je n'aimais pas la neige. EmptyJeu 1 Mai - 2:16

"Au collège, la bonne humeur générale était belle et bien présente."
Je pense que c'est plutot : "bel et bien".

J'aime bien la partie ou tu dis : "Pourquoi les pulls des autres ne les grattaient-ils pas ? Pourquoi n’avaient-ils pas honte de leurs énormes bottes et de leurs vieilles doudounes usées qui les faisaient ressemblaient à des boules de bowling sur pattes ? Etaient-ils tous immunisés contre le froid ? Tout cela était pour moi aussi incompréhensible qu’inexplicable" Smile

mais je pense que peut-etre le " et encore une fois je me sentais à part." est un peu inutile vu que tu le dis juste avant, mais ce n'est qu'un avis. ^^

Petite faute de frappe:
"De plus, travailler un jour d’enneigement [...] "

Je pense que l'idee est bonne, mais au bout d'un moment je me suis un peu fatiguee de la lamentation continuelle de la narratrice... Neutral
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MessageSujet: Re: Je n'aimais pas la neige.   Je n'aimais pas la neige. EmptyJeu 1 Mai - 12:46

Oui, pour la lamentation continuelle, on m'a déjà fait la remarque ^^.
Mais j'insiste bien quand même dessus pour que la fin en soit plus marquante.
Et puis en plus y'avait un nombre de mots obligatoires Rolling Eyes

Merci pour tes conseils !
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