Le 25 juin 2002.
"Voilà, je suis là, à 1 heure 22 du mat', à écrire je-sais-pas-quoi. Je reviens du ciné où j'ai vu l'Auberge Espagnole, une géniale ode à la jeunesse et à la liberté qui, si elle ne mas pas donné l'idée d'écrire ça, m'en a donné l'envie.
Je suis Rémi. Mais ça, ça ne veut rien dire. C'est un code. C'est du vent.
Moi, je suis moi. Rien d'autre. Pas moins, pas plus. Mais unique. Il n'y a qu'un moi dans l'Univers et l'Histoire. Que moi. Et il n'y en aura jamais d'autre.
Ce que j'ai à dire, j'ai l'impression que je ne le peux pas. Que les mots...n'existent pas. Ce que je ressens, c'est un inextricable mélange de nostalgie, de tristesse, d'euphorie, d'illusion et de désillusions, de rêve et de réalisme, de génie, de pitié...
Les mots...ailleurs...pourquoi, comment. Suis-je là ? Pourquoi ? Où ? Où aller ? Rêver ? Mentir et exister. Pour qui ? J'aimerais, je voudrais.
Je ne peux pas.
Comment le pourrais-je ? Aimer. Ce serait bien. Mais le mal...existerait toujours.
Où sont mes souvenirs ? Pourquoi ne m'oublient-ils pas ? La mort...pourra t-elle me faire revivre tous mes merveilleux souvenirs ? Et la vie ? Oublier, partager, retrouver ?
Je m'imagine, assis sur le sommet d'une montagne, d'où je pourrais voir tout le monde, le monde entier, déployer mes ailes et...aider, et aimer. Tous ceux qui le méritent et tous ceux qui ne le méritent pas. J'aimerais mourir avec ceux qui font le mal. Sans avoir à y penser. Sans savoir.
J'aimerais...vivre toujours...Avec mes amis...Rire avec eux...Pleurer, longtemps, en les serrant contre moi...Parce qu'on devrait se quitter. Et puis je fuirais le devoir...et je courrais les rejoindre pour rire et pleurer. Encore. Et toujours, pour toujours.
Et après, me retrouver seul avec l'Amour. Pouvoir regarder ses yeux. Sans honte, sans regrets, ni mal, ni souvenirs, ni devoir. Juste l'aimer, la serrer contre moi, sans rien dire. Sans mots. Inutiles les mots. Juste aimer, Amour et amis. Toute la vie. Toute la mort. Toujours.
Sans avoir de comptes à rendre, à personne. Sans devoir, sans rien devoir...
Mais le monde ne le permet pas. Et s'il ne le permet pas, le monde se passera de moi. Le monde...ne m'aura pas. Je VEUX vivre par mes sentiments. Je VEUX vivre de grandes choses faites de petites choses. Je veux qu'on m'aime et c'est tout.
Je veux passer ma vie à rire et à chanter. Pleurer avec ceux que j'aime, parce qu'ils m'aimeraient autant que je les aime.
Et l'Amour serait là lui aussi. Invincible. Pur. Beau.Il serait ma force, mon refuge, ma source, ma vie.
Je crois que pour une fois, j'aimerais parler plutôt qu'écrire. Tout lui dire, à mon Amour. Existe t-elle ? Viendra t-elle me prendre ? Quand ? Où ? Pourquoi ?
J'attendrai, et je saurai. Je la trouverai, n'est-ce pas ? Et mes amis seront là, je le VEUX.
Je veux détruire le monde et le remplacer par le mien. Par moi. Je veux être le monde, un monde-sentiment. Réel et sincère. Sans argent ni dieu. Juste moi, mes amis et mon Amour. Toujours. Ailleurs. Peut-être jamais.
Mais je mourrai en l'ayant toujours voulu.
Pleurer...pour qui, pour quoi ? La lassitude...ne doit pas gagner. Le désespoir non plus. Le devoir doit mourir. Je dois le tuer. Et le monde...aussi. Juste l'Amitié, et l'Amour. Pour moi, par moi. Pour tout le monde. Aimer parce qu'on le veut. Sans code. Sans nom. Sentir. Tout donner.
Je veux exploser...pour devenir un Soleil. Donner, me donner pour...pour...que les autres ouvrent les yeux, et s'aiment. Tant pis si cela se fait sans moi. Ma vie et ma mort sont pour eux.
Je ne sais pas ce que je ressens. Je me sens...invincible. Personne ne m'arrêtera. Pas le devoir. Je ne le connais pas, il n'existe pas, je l'ai tué.
J'arrive, Sentiment. Tu es ma vie et je te vis. Je te vivrai toujours. Pour moi...pour les autres...pour l'Autre.
Où est-elle ?
Elle m'attend.
Quelque part.
Ailleurs.
Je la trouverai et elle sera mon Monde. Elle sera ma vie. Mon Soleil. Mon Univers.
Elle sera Moi.
Moi, moi..."