Tu es malade

Bonjour à tous, je poste ici le début d'une histoire écrite récemment. Je serais ravie d'avoir vos avis sur la première histoire sortie de mon imagination. Merci d'avance. Ici la suite pour les interressés.

« Tu es malade. »

Seuls ces mots sont sortis.
Il est resté là jour et nuit.
Oubliant sa vie, oubliant la mienne.
Le bon Jack, son dernier ami,
A fermé son esprit, noyé sa peine.
99 heures sans un bruit…

Lundi soir, mon Papa est rentré un peu plus tard qu’à son accoutumée du laboratoire. Je préparais mes affaires dans le salon pour la rentrée, la terminale m’attendait, le bac et les habitués… Il s’est assis en face de moi, dans son fauteuil préféré, et n’a prononcé que trois mots : « tu es malade ». Il ne m’a pas dit « tu vas mourir » ou « il faudra te battre », il ne m’a pas fait de grand discours sur l’espoir. Il n’en a pas de l’espoir mon Papa. Il a fait comme si je ne comprendrais pas, mais il savait que son regard le trahirait. Alors je n’ai rien dit, je lui ai servi un bon Jack.
Mon Papa, dans le temps, avait très bien connu le bon Jack, mais je ne m’en souviens pas. Il ne me l’a pas dit, je le sais, c’est comme ca. Tout comme je sais quand il a envie d’une glace au chocolat, ou comme je sais que si je laisse une boite de bonbon que je n’aime pas sur la table, il la mangera, comme un voleur. Et je ne lui dis pas, moi, que je sais tout ça. Que je sais qu’il va rester là dans ce fauteuil. Qu’il ne pleurera pas. Parce que mon Papa, il n’a plus de larmes, il les a toutes données quand Maman est morte. Je sais aussi que mon Papa, il se tuera le foie avec le bon Jack, mais qu’il s’arrêtera. Je sais aussi où il planque son petit calibre, mais il l’utilisera pas mon Papa. Parce que mon Papa, il n’a peut être plus d’espoir, il n’a peut être plus de larmes, mais mon Papa, il tient ses promesses, et au fond, il s’aime bien.
Avec ses cheveux poivre et sel jamais coiffés mais toujours brillants. Avec ses costumes froissés, mais toujours élégants. Avec ses mains amochées, mais toujours rassurantes.
Il a desserré sa cravate, accepté le verre tendu, et n’a plus bougé, ne m’a pas regardé. Il veut que j’y crois…

Texte touchant vraiment. De meilleure qualité que tes précédents essais.
J'ai aimé, malgré un côté enfantin qui d'ordinaire ne m'attire pas beaucoup.
C'est bien joué.

PS : au début j'avais pas compris le coup du Bon Jack ^^ ("Mais qui c'est celui-là ?" ^^)