Assise sur mon fauteuil, au bec une clope roulée, d’Amsterdamer, accompagnée par un Coca Cola 100% calories. Me voilà encore devant cette feuille blanche.Celle qui m’agresse depuis des mois, me torture jours et nuits et ronge ma raison. Plus rien ne sort, plus rien ne vit, peut-être est-ce le reflet du contenu de mon cœur : le néant ?
Naaaan… Je bouillonne, « je griffe, je mors, je démantèle », je rêve de tuer, de déchiqueter, de brûler, d’étrangler, de pendre et autres verbes de haine et de violence. Comment un cœur si acharné pourrait être vide ?
… Et voilà, ça recommence : plus rien ne sort…
Mes poèmes sont peut être maudits. Ils contaient mon amour, je voulais le montrer au monde entier, mais la haine… je ne la conte à personne, je me contente d’empoisonner les passants de la rue qu’est mon quotidien.
Parano, je sens tous les regards sur moi. Barjo, je radote mon incompétence. Perdue, j’ennui mes amis. Stressée, je ne vois que mes faiblesses. Têtue, je n’écoute plus. Abandonnée, je repousse le monde.
Peut-on être véritablement seul au monde ? Ou n’est-ce que notre instinct qui nous fait fuir ? Dans ce cas pourquoi en vouloir aux autres de partir ? Alors que c’est nous qui reculons…
Quand est-il du destin ? C’est quoi ce mot, cette idée ? De croire que ce qui nous arrive devait arriver ? N’est-ce pas la plus fataliste des visions ? La plus pessimiste ? Où se cache l’espoir ? La liberté, qui nous murmure que notre vie est entre nos mains ? Que nous seuls pouvons décider, du mal, du bien ?
La religion c’est comme le destin, ça nous explique le passé, les échecs, les obstacles et les coups durs, mais ça ne peut nous rassurer qu’en se donnant corps et âme, foi et confiance au « Dieu » choisi. Et est-ce vraiment rassurant de savoir qu’un « autre » décide pour toi, que quoique tu fasses « sa volonté sera » ?
Toutes ces échappatoires, toutes ces questions, chacun y choisi indirectement ses réponses.
Ce qui me ramène à une question, toujours ce point d’interrogation : quelles réponses désirais-je ? Et plus globalement, qu’est-ce que je voudrais ? De quoi rêverais-je ?
La boucle est bouclée.