L'empoisoneur de rêves

L'empoisonneur de rêves

Comme un soleil qui s’éteint , un cœur,
S’abandonne à l’ombre d’un gouffre infini.
Dévoré par un ogre , hybride de mélancolie,
Il goutte à ce monde , abri glacial de pleures.

Au creux de son sein sans chaleur,
Absorbe l’essence d’un plaisir dénué de saveur.
Enfoui sous les nuages obscurs ,
Bois le vin vermeil , liquide de passions impures!

Que s’allume la lumière au bout du tunnel,
Ou que brille encore une infime étincelle,
Le corps , pourtant , en oubli son existence,
L’âme , seule ,devient prisonnière du silence.

L’être las qui s’endort bercé par la peur,
Ses rêves insensés en un sommeil de toute une vie,
Chair tantrique , voila sa merveilleuse fantasmagorie,
Qu’à ses lèvres se porte le poison de cette liqueur!