Série : Skins
Personnages : Cassie et Sid.
Aucun de ces personnages ne m'appartient, bien évidemment ^-^
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Je regarde le ciel, et j'ai peur.
Oui, j'ai peur, parce qu'il n'y a pas d'étoiles au dessus de ma tête. Juste. Le vide. Cette noirceur qui scintillait tant avant n'est plus qu'un grand trou. C'est comme mon ventre. Un trou noir.
Les parents ne sont pas là, ce soir. Mon père a fini par exposer, dans une galerie d'art moderne, pleine de formes, de couleur, et waow, je n'y comprends rien mais tout se mélange dans ma tête. Le frigo est plein, je l'ai rangé tranquillement, tout à l'heure. Par date de péremption. Les yaourts devront être finis avant la fin de la semaine. J'ai trempé mon doigt dans l'un d'eux, et j'ai dessiné des bonhommes sur des miroirs. Au début, ils souriaient, et puis.
Tout change, la nuit, Sid, tu sais. Les visages se découvrent, les yeux s'ouvrent, grands, grands, les cils se maquillent, les lèvres se mettent à rosir. Je coiffe rarement mes cheveux, mon ange. Je les aime, lorsqu'ils sont emmêlés, j'aime quand tu y passes tes doigts, quand tu t'y accroches un peu, car c'est comme si je te capturais, comme si je prenais en otage un peu de toi encore. Toi allongé sur mon lit, ma couette rose sur ta joue, les voiles qui tombent du plafond caressent ton bonnet humide. Il y'a encore quelques minutes, il pleuvait. On était à la bibliothèque. Tu avais un devoir à faire, et je n'arrêtais pas de te déconcentrer, et waow, tu étais beau, plongé dans ta lecture, je caressais tes ongles, ils râpaient un peu. Je n'arrêtais pas de chanter, et plein de chut s'élevaient dans les airs, chut, chut, comme des cigales, je me serai crue en été, en Italie, nous serions sous des platanes, et je te regarderais manger des pâtes à longueur de journée, en t'en mettant plein les lèvres.
Sid, tu as emprunté deux, trois gros livres, j'ai admiré ta force lorsque tu les a portés, j'ai admiré la flexion de tes bras maigres sous ton t-shirt. On est sortis, il pleuvait. Oui, beaucoup, beaucoup. Un torrent se déversait sur la ville, et nous étions la seule espèce à ne pas monter sur l'arche de Noé. Et Noé je m'en fiche, et je crache sur le saint esprit. Pas de manteaux, pas de parapluies, mais peu importe, Sid, dansons, ouvrons nos bras, lavons-nous de tous nos pêchés, la drogue dans nos veines, sous nos peaux, serra dissoute comme de l'aspirine dans de l'eau. Nous serions des bulles, des bulles. Je t'ai convaincu, on a marché tout doucement, tu m'as donné la main, tes doigts étaient gelés contre les miens.
Je descends du rebord de ma fenêtre, mes pieds nus se posent sur la moquette. Les filles accrochées sur les murs, les ventres plats, les ventres ils me sourient, mais je les ignore, car le plus beau sourire, c'est le tien. Ce que je préfère chez toi, c'est ta lèvre inférieure. Quand elle tremble un peu, avant que tu m'embrasses. Waow, c'est tellement mignon. J'entre sous la couette avec toi, j'ai tellement froid, ton corps, ma source de chaleur, à l'intérieur de toi brûle des flammes que moi, je n'ai plus.
Et en bas, sur les miroirs, le yaourt coule. Mais, je n'ai plus besoin de ça. Car moi, en te regardant, rien d'artificiel, pas de date de péremption. Juste. Ce sourire.
