De moi il ne reste plus

I
Ruines,fragments d’un cœur,
Morceaux palpitants,
Plongent dans une néfaste torpeur.

Tristes souvenirs rongés par la langueur,
Et balayés par le vent,
Disparaissent dans l’air.

II
Les yeux levés vers le ciel,
Je peux y apercevoir l’enfer.
Les deux pieds sur terre,
Je peux sentir l’agonie de l’ange Gabrielle.

Pourquoi ne pas annihiler mes peurs,
En les oubliant dans la douleur?
Pourquoi ne pas sourire à la mort,
Sans devoir y laisser mon corps?

L’Éternel accompagne ses serviteurs,
Jusque dans la déchéance de la luxure.
L’Éternel accompagne ses fidèles,
Jusqu’à ce qu’ils se retrouvent prisonnier entre quatre murs.

Pourquoi ne plus penser au réel?
Pourquoi ne pas se laisser emporter par les rêveries,
D’une jeune plume libre de ses envies?

III
De moi il ne reste qu’une mémoire,
Un vide,une immense étendue de noir,
Tel la nuit qui engloutit le royaume du divin.

De mes mots il ne reste plus que ce vin,
Vermeille et sucré,infime goutte de sang,
Douce comme une belle amante,
Luttant contre les blessures du destin et du temps.